Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Texte libre

Pour vos échanges avec La Frégate, deux moyens :

1. utiliser la fonction commentaire qui se trouve au bas de chaque article ;

2. envoyer votre adresse électronique dans l'espace Newsletter prévu à cet effet sur la droite de l'écran.

N'hésitez pas !

LT

Recherche

Bienvenue dans ce lieu virtuel qui porte le nom de l'ermitage de Charles de Foucauld à Tamarasset !

Archives

23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 00:47

 

Conclusion d'une médiation de Mgr Jean-Claude Boulanger, évêque de Sées, à propos du bienheureux Charles de Foucauld. Il s’agit d’un extrait d'une conférence prononcée dans le cadre d'un colloque à Lisieux le 6 mai 2005 sur le thème : « Devenir Saint dans la vie ordinaire »

"On ne comprend bien la vie d’un être humain qu’au moment de sa mort. Comme tous les hommes de communion à travers l’histoire, Frère Charles est mort, victime de la violence et de la haine à la suite de son Bien-aimé, Maître et Seigneur, Jésus de Nazareth. En ce 1er décembre 1916, 1er vendredi du mois, un corps est là, recroquevillé, raidi, à même le sol, les mains attachées derrière le dos. Frère Charles vient d’être tué d’une balle dans la tête, victime d’un groupe d’Islamistes qui venaient sans doute l’enlever pour le prendre en otage. Il est là, au pied du fortin à Tamanrasset qu’il avait fait construire pour protéger les habitants. La nuit tombe sur Tamanrasset. Non loin de ce corps raidi, à l’intérieur du fortin, à même le sol, au milieu de tas de papiers jetés pêle-mêle, il y a la lunule du Saint Sacrement que Frère Charles a tant adoré. Son Maître et Seigneur l’a rejoint jusque là. Non loin de là, à même le sable, les quatre Évangiles, la Parole de Dieu qu’il a tant méditée. Le courrier était prêt et dans l’une de ses lettres, il avait écrit : « Quand on peut souffrir et aimer, on peut beaucoup, on peut le plus qu’on puisse en ce monde … On trouve qu’on n’aime pas assez… comme c’est vrai. On n’aimera jamais assez ». Ce furent aussi les dernières paroles de l’abbé Huvelin. Frère Charles avait compris qu’il n’y a de Sainteté que dans une vie offerte par amour, jusqu’au bout de l’amour. Peu à peu, l’Esprit de Dieu l’avait conduit du « jamais arrière » au « tout est consommé ». Le vrai bonheur est d’aimer et d’être aimé de Dieu. Peu à peu, il était entré dans le bonheur de Dieu et il était devenu l’homme des Béatitudes.

 


"Comme le grain de blé jeté en terre, son corps avait été placé à même le sol, dans le fossé, autour du fortin avec les corps de trois musulmans. Parce qu’il s’était identifié peu à peu à Jésus de Nazareth, dans l’acte d’offrande de sa vie, il était devenu frère en humanité, au point que dans sa mort, il rejoint ses frères musulmans, gisant-là, côte à côte mystérieusement. Sa mort même n’a rien d’extraordinaire. C’est un fait divers, parmi tant d’autres. Il est là, abandonné dans l’effacement de ce qu’a voulu être sa vie, comme l’olive oubliée sur l’olivier après la cueillette. Et de manière peut être prophétique, l’amenokal Moussa Agg Amastan, chef des Touaregs, un musulman, écrira à la sœur de Charles : « Charles, le marabout, n’est pas mort pour vous autres seuls, il est mort pour nous tous. Que Dieu lui donne la miséricorde et nous nous rencontrions avec lui au paradis ! ». « Aimer, c’est se livrer comme Jésus sur la croix » avait écrit Frère Charles. Seuls ceux qui donnent leur vie à la suite de Jésus fécondent l’histoire. Le véritable missionnaire est le Saint. Mais il n’y a de Sainteté que dans l’offrande d’une pauvreté aimante. Frère Charles est un vrai témoin de Jésus de Nazareth pour notre temps."

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires