Un poème de Charles de Foucauld
Mon Dieu, puisque la main divine
Couronne mon front de douleurs,
Laisse-moi baiser chaque épine
Que m’offrira ton divin Cœur.
Si mes larmes tombent brûlantes,
Si mon corps se traîne épuisé,
Mon Dieu, que mes lèvres tremblantes
Chantent ton amour méprisé.
Que mon âme comme une lyre,
Vibrant sous la main de Jésus,
Bénisse toujours le martyre
Qui la rapproche des élus.
Mon Dieu, là-haut, la jouissance :
Ici-bas l’aimer, le bénir ;
L’aimer jusque dans la souffrance,
L’aimer toujours … et puis… mourir.
Charles de Foucauld, « Voyageur dans la nuit, notes de spiritualité 1888-1916 », note détachée n° 62, éditions Nouvelle Cité, page 56.