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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 21:30

De la conversion à la vie religieuse, quelques lettres à sa famille

 

Il est à noter au sujet des lettres écrites par Charles de Foucauld à son beau-frère à l'automne 1889, qu'il en dit bien moins que ce que connaît Marie de Bondy. Car celle-ci, dès le 29 septembre, a été mise au courant de l’approche de la décision finale, dans une lettre qui relate une entrevue avec l’abbé Huvelin  : « Aujourd’hui, l’Abbé m’a dit bien des choses : nous avons cherché encore une fois pourquoi je voulais entrer dans la vie religieuse : - Pour tenir compagnie à Notre-Seigneur, autant que possible, dans ses peines. C’est être enseveli en Notre-Seigneur avec saint Paul, c’est dire elegi abjectus esse parce que Notre-Seigneur l’a été, c’est suivre l’exemple des solitaires qui se sont percé des grottes dans la montagne où Notre-Seigneur a jeûné pour jeûner toute leur vie à Ses pieds.

« Puis nous avons parcouru tous les ordres religieux. M. l’Abbé a d’abord écarté tous les ordres actifs sauf peut-être les Franciscains. Des trois ordres contemplatifs, il a écarté les Chartreux ; les Bénédictins m’attirent de moins en moins, et il a paru de plus en plus clair à M. l’Abbé comme à moi que c’était bien la Trappe qu’il fallait. M. l’Abbé ne renonce pas à Alexandrette que je ne cesse de désirer puisque les deux motifs de ma préférence ne peuvent cesser d’être. J’irai donc passer dix jours comme je vous l’ai dit à Notre-Dame des Neiges à la fois pour bien voir une dernière fois la vie des Trappistes et pour prendre tous les renseignements sur Alexandrette. À mon retour, M. l’Abbé décidera ; il m’a demandé si je désirais entrer au couvent bientôt et ne plus passer cet hiver à Paris ; je lui ai répondu que oui et il m’a dit qu’il ne me retiendrait pas ; puisque j’ai demandé à Notre-Seigneur pour mon lot de le suivre et de partager toutes ses tristesses, toute joie qui m’est propre est de trop, toute joie qui m’est propre contient un amour de moi et une tendance à oublier Ses douleurs, toute joie qui m’est propre doit être quittée le plus tôt possible, et vous savez ma chère cousine, que je n’en ai qu’une qui est de voir ceux que j’aime, c’est pour cela que je demande à vous quitter le plus tôt possible.

« Mais le bon Dieu est si bon et Il sait si bien mon extrême faiblesse qu’en me permettant de Le suivre séparé de ceux que j’aime, de corps du moins, non d’âme, car leur âme est dans son cœur, Il me fait voir avec une extrême clarté que le seul bien que je puisse leur faire est de Le suivre et d’obtenir à Ses pieds des grâces auxquelles ils auront leur juste part. »

 

C’est dans cette même lettre qu’on trouve un conseil fait à Charles par l’abbé Huvelin, et que d’aucuns pourraient trouver surprenant : « l’Abbé m’a dit de dire vaguement à Mimi [Ndlr : sa soeur Marie de Blic] lorsque je la verrai que je pensais à me consacrer à Dieu, sans lui dire de quelle manière ni que ce doit être si prochain, et en lui demandant le secret. J’aurais voulu que personne d’autre que vous ne le sut avant Olivier [Ndlr : le mari de sa cousine Marie de Bondy], je le demanderai à M. l’Abbé, je lui demanderai aussi ce qu’il faut faire pour ma tante et Catherine [Ndlr : la sœur aînée de Marie de Bondy, Catherine de Flavigny]. »

Et, plus loin : « Voici, ma cousine, le résultat de nos entretiens. Absolument rien de décidé, ni rien qui puisse l’être avant mon retour de Notre-Dame des Neiges ; mais il semble pourtant que les choses s’avancent ; espérons qu’en avançant, elles me conduiront où me veut le bon Dieu ». 

(à suivre)   

Michel de Suremain

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