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Bienvenue dans ce lieu virtuel qui porte le nom de l'ermitage de Charles de Foucauld à Tamarasset !

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 21:55

De la Trappe à Nazareth

 

Texte élaboré à partir d’une conférence donnée par

le Père René Voillaume aux Petites Sœurs de Jésus à Rome en mai 1987.

 

     L’histoire des habits de Charles de Foucauld est très significative et permet de suivre les différentes étapes de sa vie.

     Il a beaucoup aimé l’habit des Trappistes. C’était, à ses yeux, le signe de sa consécration à Dieu. Il est certain que cela lui a coûté de le quitter au début de 1897. C’est à ce moment-là et pour sa vie de serviteur à Nazareth, qu’il a choisi le vêtement que nous connaissons : une sorte de blouse qui était pour lui le signe de sa recherche de l’abjection. C’est pourquoi cet habit ne peut se définir ni comme habit laïc ni comme habit religieux. Ce n’était ni l’un ni l’autre.

     Tout le temps de son séjour en Terre Sainte, il tiendra à cet habit, malgré les propositions de la Mère abbesse de Jérusalem. On lit en effet dans les archives des Clarisses cette mention : « Notre Révérende Mère lui avait fait confectionner par une de nos sœurs, un costume convenable pour remplacer le misérable accoutrement qui le rendait ridicule et méprisable ; il ne le garda pas longtemps, le donna peu de jours après et supplia notre Mère de lui faire la charité d’une blouse bleue comme celle d’un simple ouvrier, ce qui lui fut accordé. Il y ajouta lui-même une collerette plissée, de même étoffe et cousue à grands points au fils blanc. »

     Dans une lettre à l’abbé Huvelin, le 15 octobre 1898, il évoque encore une autre proposition de la « bonne Abbesse » des Clarisses de Jérusalem : « - Nous voudrions vous faire, pour l’hiver et pour toujours, une tunique un peu longue, avec un capuchon, comme ce que portent ici les gens du pays, quelque chose qui à la fois ait quelque chose de plus recueilli, de plus religieux que votre pantalon et votre blouse de toile bleue, et qui pourtant ne soit de la couleur d’aucun ordre religieux. »

     Et Charles de répondre : « Comme je suis Français et non Syrien, ce sera toujours pour moi ou un déguisement, ce qui ne vaut rien (1) ou un vêtement religieux, vêtement d’ermite, si on veut, mais en fin vêtement religieux, que je ne puis porter qu’avec la permission de l’ordinaire (2)… La pauvreté n’y perdrait pas, mais l’abjection y perdrait : je ne « crierai pas si bien sur les toits » Jésus ouvrier à Nazareth, et je ne chanterai pas si bien ce beau poème de sa divine abjection. »

     La religieuse renvoie alors Charles de Foucauld à l’avis de son directeur, l’abbé Huvelin, sur cette question, comme sur celle qu’elle aborde alors longuement avec Charles : - Pourquoi n’êtes vous pas prêtre ?

     (à suivre)

  

     (1) En ce qui concerne sa situation à cette époque.

     (2) Ce terme canonique désigne ici l’évêque du diocèse.

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