Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Texte libre

Pour vos échanges avec La Frégate, deux moyens :

1. utiliser la fonction commentaire qui se trouve au bas de chaque article ;

2. envoyer votre adresse électronique dans l'espace Newsletter prévu à cet effet sur la droite de l'écran.

N'hésitez pas !

LT

Recherche

Bienvenue dans ce lieu virtuel qui porte le nom de l'ermitage de Charles de Foucauld à Tamarasset !

Archives

20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 13:59

L'oeuvre scientifique de charles de Foucauld (11)

 

 

     (Voir introduction de cette série au 8 décembre 2011)

 

     Nous l’avons déjà dit, Foucauld a été pris par l’Afrique du Nord. La relation de son voyage au Maroc, terminée et recopiée depuis la fin de juillet 1885, notre explorateur décide de compléter ses connaissances par une étude comparée des divers types d’oasis et de chotts de l’Afrique du Nord. Le but même de cette nouvelle étude est bien géographique, rien n’est aussi suggestif que la comparaison  - elle permet de poser des problèmes, de s’efforcer de les résoudre et met sur la voie d’explications fructueuses.

     Foucauld a l’intention de traverser le Sud algérien et tunisien de l’Ouest à l’Est. C’est un beau périple en vue. Il n’est plus officier, il sera donc explorateur. Sa vocation semble fixée.

De cette belle randonnée, il ne nous reste que trois carnets de route contenant 134 croquis de l’auteur avec légendes. Ces dernières, relevées par le R.P. Gorrée, nous donnent l’itinéraire exact de notre voyageur. Le 15 septembre 1885, il débarque à nouveau à Alger, se procure deux chameaux, deux chevaux, un domestique arabe et part une deuxième fois en expédition.

     Le 22 septembre, il passe à Tiaret, traverse le Djebel Amour, atteint Laghouat, pénètre dans la région des dayas, puis dans celle des chebkha et le Mzab, arrive à Ghardaïa et Metlili, continue son voyage à travers les oasis constantinoises en compagnie du Commandant supérieur du Cercle de Ghardaïa, pénètre dans la région des gantra et celle des feidj, aperçoit les dunes du grand Erg occidental, El Goléa où il rencontre son camarade Motylinski, interprète militaire « un des hommes sachant le mieux l’arabe et le berbère qu’il y ait alors en Algérie », remonte vers le Nord, arrive à Ouargla où il met largement à contribution les connaissances étendues de son ami pour s’instruire sur la grande cité saharienne et son oasis et la visiter en détail avec lui. Il continue, guidé par un mokhazeni, vers Touggourt, poursuit seul avec son domestique arabe, par les oasis de Guemar et de Tarzout, traverse la région du Souf, visite El Oued au milieu des dunes du Grand Erg occidental, atteint l’importante palmeraie tunisienne de Nefta, passe à Tozeur sur le chott el Djerid, Gafsa, visite les ruines romaines et arrive, en janvier 1886, à Gabès, d’où il s’embarque pour la France.

     En quatre mois, il a parcouru plus de 1 600 kilomètres de dunes sableuses, d’hamada pierreuse, de fleuves fossiles, de dépressions salées, à travers un pays désolé avant d’atteindre l’eau saumâtre d’un puits ou mieux encore, le paradis terrestre d’une palmeraie.

      Étrange voyage dont nous n’avons aucune relation scientifique – ce qui est bien regrettable – mais où l’on sait qu’il aimait chevaucher seul, à deux journées de son domestique indigène, mangeant ce qu’il avait dans ses poches. Il semble hanté par le besoin de solitude et d’ascétisme, plus encore que par le souci de la recherche scientifique. Périple de dilettante ou plutôt repli sur soi-même, face à la triste grandeur du Sud.

 

     (à suivre)

Partager cet article
Repost0

commentaires