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13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 23:39

Troisième partie du témoignage de Madeleine Delbrêl :

Le cœur planté d’une croix  

 

       Le cœur planté de la croix nous a appris que cette charité totale n’est possible qu’au prix de tout ce qui paraît négatif et qui est pour ainsi dire son envers : pauvreté, obéissance, pureté, humilité…, tout ce négatif qui « rend libre pour l’amour ». Au prix aussi de ce que l’on pourrait appeler du négatif et qui est du positif et du meilleur, la croix, volontaire participation à la passion du Seigneur, qu’elle soit douleur du corps ou d’âme, qu’elle soit souffrance ou humiliation, ou selon le mot de Charles de Foucauld, abjection voulue. Dans ce domaine, le cœur planté de la croix nous apprend aussi que toutes les raisons de la raison valent peu devant les raisons du cœur.

Cette croix, elle est vraiment l’axe de son cœur, le pivot solide autour duquel son amour universel va s’ordonner. Le message que nous avons reçu de lui, c’est la nécessité de cet axe. Sans lui, notre charité restera indéfiniment anémique, inachevée, mutilée. La charité qui ne porte pas la croix en elle, bute sans cesse sur d’autres croix, elle trébuche, elle rampe. La charité qui est branchée sur la croix a comme d’avance enjambé l’obstacle.

« Iesus-Caritas » est-il écrit au-dessus et au-dessous de ce cœur et de cette croix. C’est que l’amour sans souffrance reste notre amour à nous ; l’amour sauveur, l’amour de Jésus est un amour qui souffre et c’est par la souffrance que, à travers le bien sensible, il accomplit la rédemption. Le cœur planté d’une croix est un cœur qui va plus loin que la souffrance qui vient seule, plus loin que la souffrance liée à tout ce qui est pauvreté, humilité, obéissance ; il va jusqu’à la souffrance voulue.

« Quand on peut souffrir et aimer, on peut beaucoup, on peut le plus qu’on puisse en ce monde. » Ces mots sont du Père de Foucauld, il les a écrits le 1er décembre 1916, le jour de sa mort. Ils sont une réponse à ce qui, dans notre temps, parle encore du scandale de la croix et rougit d’un christianisme où il faut souffrir et être compté pour peu de chose.

(à suivre)

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