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Bienvenue dans ce lieu virtuel qui porte le nom de l'ermitage de Charles de Foucauld à Tamarasset !

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3 mars 2007 6 03 /03 /mars /2007 22:28

Témoignage de l’abbé Gérard Wackenheim

(auteur de « Charles de Foucauld enfant », Libreria Coello, 2002) 

 

   Quand j’ai été nommé curé de Wissembourg, en 1986, j’ai pensé que je devais mettre à profit ma situation pour combler une lacune dans les biographies de Charles de Foucauld. En effet, celles-ci ne disent pas grand-chose sur ses douze premières années passées en Alsace, et pratiquement rien sur sa petite enfance à Wissembourg. Or tel est, pour tout être humain, le temps où se forme sa personnalité profonde. Je voulais savoir ce qui s’était passé dans le cas de Charles de Foucauld. En commençant mes recherches, je n’avais pas d’autre intention que celle-là. 

 

   Qu’ai je trouvé ? J’ai d’abord rencontré une famille qui, du côté maternel surtout, était enracinée depuis des générations en Alsace et dans l’Est de la France. Un milieu familial qui, par ailleurs, portait la double marque du patriotisme et de la foi catholique. Charles de Foucauld n’oubliera pas ses origines alsaciennes. Il sera patriote, et sa foi catholique prendra, par moments, des couleurs nationales.

 

   Dans cette famille, on vivait des relations très affectueuses que n’altéraient ni le temps, ni les aléas de l’existence. Charles a été un petit garçon choyé par les siens et chargé d’attentes de leur part. Il leur restera très attaché comme il se montrera d’une grande fidélité en amitié. Ce cœur profondément affectueux et fidèle était préparé pour comprendre et vivre la religion chrétienne comme un amour et à s’attacher avec passion à son « bien-aimé Frère et Seigneur Jésus », cherchant à Le suivre comme « modèle unique » par une imitation toujours plus exacte.

 

   Les attentions que recevaient le petit Charles de la part de son entourage étaient sans doute d’autant plus empressées que les malheurs ne lui furent pas épargnés. Son enfance a été très tôt marquée par la souffrance. Rappelons la mort des deux parents dans la même année ainsi que la maladie et la douleur morale qui l’avaient précédée, les déménagements de la guerre de 1870, l’exode et la perte de la province natale. Je pense que toutes ces ruptures ont contribué à détacher Charles de Foucauld des modèles de la société bourgeoise : souci de la fortune, carrière et mariage conformes aux normes sociales. Tout en s’appuyant sur l’affection de la famille qui lui restait et en cherchant à répondre à ses attentes, il empruntera des chemins nouveaux.

 

   On connaît la personnalité de Charles de Foucauld par ses faits et gestes, ses écrits et son abondante correspondance. Ses premières années, mieux connues, permettent peut-être d’en préciser les traits, de les relier et de les pondérer entre eux.

 

   [Source : L’Église en Alsace – Hors série n° 5]
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