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Bienvenue dans ce lieu virtuel qui porte le nom de l'ermitage de Charles de Foucauld à Tamarasset !

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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 00:00

L'oeuvre scientifique de charles de Foucauld (18)

 

 

     (Voir introduction de cette série au 8 décembre 2011)

 

     Cette enquête linguistique se trouve, de plus, être une mine de documents ethnographiques très précieux sur la vie, les mœurs, les objets utilisés pour la culture, l’habitat, l’alimentation, les usages ménagers, la parure, les armes, l’élevage, les distractions des Touareg. C’était là un côté peu connu de son œuvre, contenu dans son dictionnaire touareg- français complet, resté malheureusement à l’état manuscrit, mais que le R.P. Coudray nous a permis de consulter en partie.

De même qu’il a été un précurseur parmi les géographes par sa « Reconnaissance au Maroc », de même il a été un précurseur parmi les ethnographes. Son œuvre linguistique se double donc de l’étude de toutes les manifestations matérielles de l’activité des Touareg, en même temps que de leurs mœurs et coutumes.

     Écrit d’une écriture fine, moulée, les douze cahiers du dictionnaire sont bourrés de notes et illustrés de croquis du plus haut intérêt. Ce n’est pas un simple dictionnaire, mais une véritable encyclopédie.

     Singulière curiosité d’esprit qui nous renseigne sur la constitution et l’orientation de la tente dite « ehen », « l’imzad », le violon et le « ganga », petit tambour plat, tous deux utilisés dans les cours d’amour ou « ahâl », la coiffure des femmes de l’Ahaggar, le « tadabout », lit divan utilisé dans l’Aïr, mais rare dans l’Ahaggar, les « ened », artisans en bois et métaux, la toponymie, les plantes, les animaux, la parure, le costume et bien d’autres choses encore…

 

     De 1883 à 1916, les aptitudes scientifiques de Charles de Foucauld sont restées semblables à elles-mêmes. Esprit curieux, il l’est resté, s’intéressant intensément au milieu qui l’entoure. Cependant une évolution s’est dessinée, au cours des 33 dernières années de sa vie.

     L’officier devenu explorateur, puis ermite, a réduit son rayon d’action, étendu d’abord à l’ensemble de l’Afrique du Nord, surtout aux pays des steppes et du désert ; il s’est enfin limité au milieu local dans lequel il vit : l’Ahaggar, mais où il circule.

     Pendant quinze ans, Foucauld s’intéresse donc à une région naturelle, d’autant plus importante qu’elle était pour ainsi dire totalement inconnue avant lui, et dont il a contribué à faire connaître le nom même et à y attirer les chercheurs.

     Au Maroc, son attention est dispersée vers l’observation de tous les phénomènes géographiques : à la fois physiques et humains, sociologiques et ethnographiques.

     Dans l’Ahaggar, le moine – par suite de ses préoccupations religieuses – s’occupe plus de l’homme que du milieu dans lequel il vit. La géographie survit encore quand il note, dans ses lettres, le climat, le relief, les genres de vie, mais c’est surtout un ethnographe d’une extrême minutie ce que l’on pourrait montrer d’après la foule des notations réunies dans son dictionnaire touareg-français complet. Parallèlement, il continue à dessiner des vues panoramiques, mais s’attache surtout à des croquis ethnographiques de valeur.

 

(à suivre)

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